Deux lundis par mois, nous nous retrouvons  à 19h30 au kot Inigo, rue des Atrébates 88. Nous sommes accueillis par quelques habitants du kot et nous nous réunissons pour faire rapidement connaissance et présenter la démarche des maraudes aux nouveaux participants. Après un petit temps de prière où nous confions au Seigneur notre groupe et les personnes que nous allons rencontrer, nous faisons les équipes et partons en maraude.

Nous avons l’habitude de rendre visite aux personnes vivant dans les couloirs du métro. Pour les aborder, nous leur proposons généralement une soupe, un café ou des produits hygiéniques. En fonction de leur réaction et de leur volonté de discuter ou pas, nous engageons la conversation. Il arrive que certains ne veuillent pas parler, et nous ne devons pas forcer le contact. Lorsqu’elles sont possibles, les discussions peuvent aussi bien durer une heure que 5 minutes : cela dépend des personnes, et aussi de la barrière de la langue qui ne permet pas toujours beaucoup d’échange. Le but n’est en tout cas pas de voir le plus de monde possible ou de distribuer le plus de victuailles, mais de passer un moment de qualité avec les personnes que nous rencontrons. Nous leur demandons leur nom,  pour pouvoir mettre un visage sur chaque individu, et ne pas juste les ranger dans la large catégorie “SDF”. Nous essayons de nous rendre vraiment disponible et à leur écoute. En prenant du temps avec eux, en nous asseyant quelques instants à leurs côtés, nous quittons un moment l’attitude de passant pressé, parfois fuyant, qui ne regarde pas ou n’ose pas regarder celui qui souffre. 

À 21h45, nous nous retrouvons tous au kot pour partager ensemble ce que nous avons vécu. Chacun parle des gens avec qui il a échangé, de ce qui l’a touché ou interpellé. Nous clôturons la soirée en confiant toutes les personnes rencontrées dans la prière.

« Ce qui me marque dans les maraudes c’est la simplicité et la liberté des rencontres. Un simple « bonsoir tu vas bien ? » peut avoir comme réponse un simple « je vais bien » suivit d’un sourire mais qui apporte autant de saveur et de chaleur qu’une discussion longues et remplie de confidences. De plus, la joie d’être attendue et accueillie, avec tout ce qu’ils ont sans compter, est incomparable.»

Agnès – 20 ans